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Le mouvement anthroposophique à l'épreuve de la peur : quelles pistes pour essayer d'y remédier ?





Face aux crises qui se succèdent, une émotion a tendance à se présenter régulièrement en nous, celle de la peur.


Devant celle-ci, il y a souvent trois attitudes qui sont adoptées, d'un point de vue comportementaliste, chez les animaux :


- la soumission

- la fuite

- la lutte


Ce sont également ce type de réactions que suivent bien souvent les hommes.


Mais à quoi aboutissent-elles ?


La soumission consiste à se renier afin d'être accepté par ce qu'on considère comme une autorité (besoin d'appartenance).


La fuite consiste à s'éloigner ou à s'évader pour se tenir à l'écart de ce qui suscite la peur (besoin de sécurité).


La lutte consiste à faire face et à accepter les conséquences de ce face-à-face (besoin de défendre son territoire, de se faire respecter).



Les anthroposophes ou sympathisants se trouvent eux aussi confrontés à ces comportements :



1 - Les institutions liées à l'anthroposophie sont particulièrement exposées au risque de soumission, de compromission, afin de plaire aux autorités.


Un de ces principaux dangers réside dans le fait de séparer l'œuvre de Rudolf STEINER de son nom.


Ceci permettrait alors de dénaturer les réalisations anthroposophiques :


Une pédagogie Waldorf sans Steiner servirait pour l'UNESCO à en tirer les pratiques pédagogiques conformes à ce que souhaite l'ONU, tout en enlevant ce qui est gênant.


Un art du mouvement sans Steiner se verrait déformé par l'intégration dans l'art contemporain.


Une agriculture biodynamique sans Steiner permettrait aux grands groupes industriels d'absorber celle-ci dans les nouvelles pratiques comme la permaculture.


Une coopérative bancaire comme la Nef sans Steiner ne financerait plus les institutions issues de l'anthroposophie.

A ce sujet, on peut constater que le lien entre Steiner et la NEF est déjà rompu :


Une médecine anthroposophique sans Steiner serait rapidement intégrée à l'OMS et serait amenée par la suite à subir certaines modifications.

Sur ce sujet, on peut constater ce processus en cours :


Un laboratoire pharmaceutique comme Weleda sans Steiner pourrait être invité à développer sa branche la plus rentable, en l'occurence celle des cosmétiques.


Une communauté des Chrétiens sans Steiner serait invitée à rejoindre la dynamique du Pape François.

A ce propos, on pourra consulter l'article suivant :


Une triarticulation sans Steiner serait exposé au danger de comprendre de moins en moins la notion de vie de l'esprit réelle et réellement libre et pourrait alors être incitée à militer pour la mise en place de l'Agenda 2030 de l'ONU.


Un Goetheanum sans Steiner serait intégré à une place de choix au sein de l'ONU, afin de porter la bonne parole.



2 - Les groupes anthroposophiques sont particulièrement exposés à la tentation de fuir le monde, afin de cultiver une certaine"pureté".


On peut observer une tendance à la fondation de communautés dites spirituelles, cherchant à vivre en dehors du monde en autarcie. Elles se placent souvent sous la direction d'un leader, avec généralement un culte de la personnalité, ce qui va à l'encontre d'une communauté d'esprits libres.



3- La lutte non violente.


Elle se mène sur le plan des idées. Elle peut bien sûr être menée en solitaire et peut déjà porter beaucoup de fruits.


Toutefois, en formant un groupe, cette lutte peut s'intensifier.


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Quelques pistes pour essayer de réduire les risques mentionnés ci-dessus :


1 - Remédier à la soumission


Les membres dirigeant les institutions liées à l'anthroposophie pourraient par exemple se questionner régulièrement sur les missions et les finalités de celles-ci, en cultivant l'intégrité, la fidélité et la compréhension envers la vision de Rudolf Steiner, afin de se préserver d'une trop forte intégration conduisant à ce qui pourrait être perçu comme de la mondanité.


2 - Remédier à la fuite


Les membres de groupes anthroposophiques pourraient chercher à mieux s'intégrer en participant à différentes réalisations issues de l'anthroposophie, afin de se préserver d'une trop forte intégrité conduisant à ce qui pourrait être perçu comme de l'intégrisme.


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3b - Développer la lutte non violente


Comme évoqué précédemment, elle peut se mener de manière isolée, mais elle gagne en efficacité en étant portée au sein d'un groupe.


Nous abordons donc maintenant la délicate question de la formation de groupes anthroposophiques.


Il n'y a pas vraiment de mode d'emploi pour cela, mais quelques étapes peuvent permettre de se prémunir contre certains dangers qui ne manqueront pas d'apparaître.


La collaboration peut s'arrêter ou continuer à chaque étape.


Etape 1 : se rencontrer


On peut se fier à la sagesse de la vie ou du karma pour rencontrer les personnes avec lesquelles on peut décider de collaborer.

Etape 2 : apprendre à se connaître


Il s'agit de se rencontrer de manière régulière afin de mieux percevoir ce qui vit en l'autre.


Etape 3 : discerner les points de convergence


La relation mûrissant, on peut cultiver des buts communs qui nous animent et ainsi élaborer ensemble une image suffisamment vivante pour nous inciter à former un groupe.

Le futur groupe pourra décider de s'élargir à d'autres membres ou non. Dans le premier cas, l'accès au groupe se fera par cooptation, ce qui permettra aux membres de s'assurer que le nouvel entrant partage la même vision.


Etape 4 : se donner des règles de fonctionnement


Il s'agit d'une étape très importante où il s'agit de trouver le juste équilibre entre l'expression et le consentement de tous d'une part et la libre initiative individuelle d'autre part.

Afin de garantir le consentement de tous et d'éviter les prises de pouvoir personnel, les règles de la sociocratie peuvent s’avérer particulièrement fécondes. Celle-ci consiste dans le fait qu'aucune décision ne peut être prise s'il subsiste une objection argumentée. Cela permet l'expression d'un maximum de points de vue et une décision plus qualitative par le consentement de chacun :



Toutefois, la façon de mettre en œuvre la sociocratie se devra d’être tout à fait compatible avec une autre nécessité, à savoir la possibilité de confier à un membre une sorte de mandat portant sur un objet précis et une durée définie, afin que celui-ci puisse développer librement des initiatives, reconnues par le groupe, dans le but d'éviter la paralysie de l'initiative individuelle :



Là encore, un membre, qui sentirait que le groupe chercherait à étouffer ses initiatives ou à extorquer son consentement, devrait se sentir tout à fait légitime de quitter un tel groupe.


On peut considérer comme archétypes inspirants pour la vie de tels groupes le cercle des 12 Apôtres ou les Chevaliers de la Table Ronde, par exemple.


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Et même si l'on pourra difficilement échapper à des expériences désagréables, inhérentes à la vie des groupes, ou qu'on échouera à réaliser les buts visés, on aura toutefois progressé dans la connaissance de soi et des autres.


N'est-ce pas enthousiasmant à l'époque de l'âme de conscience ?


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L'auteur tient à remercier Stéphane Lejoly pour ses conseils éclairants, permettant de proposer un article de plus grande qualité.



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