Pour essayer de répondre à cette question, il s'agit tout d'abord d'identifier un organe déjà existant, susceptible de s'approcher d'un gouvernement mondial.
L'Organisation des Nations répond à ces critères :
L'ONU est le principal forum mondial où les pays peuvent soulever des questions, discuter des problèmes les plus complexes et y apporter une réponse commune.
L’Organisation des Nations Unies est une organisation internationale fondée en 1945. Aujourd’hui, elle compte 193 États Membres. La mission et le travail des Nations Unies sont guidés par les objectifs et principes énoncés par sa Charte fondatrice.
L'ONU constitue un forum où ses membres peuvent exprimer leur point de vue à l'Assemblée générale, au Conseil de sécurité, au Conseil économique et social ainsi que dans d'autres organes et commissions. Grâce à son rôle dans le dialogue et la négociation, l'Organisation est devenue un mécanisme permettant aux gouvernements de trouver des domaines d'entente et de résoudre ensemble des problèmes.
Sa nature apparaît donc essentiellement politique.
Ensuite, une autre organisation attire notre attention : l'UNESCO.
L'UNESCO est l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture. L'UNESCO cherche à instaurer la paix par la coopération internationale en matière d'éducation, de science et de culture. Les programmes de l'UNESCO contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable définis dans l'Agenda 2030 adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2015.
Sa nature est liée au domaine de la culture, sauf qu'elle fait partie de l'ONU.
Ici, la culture est donc sous tutelle du politique, ce qui ne va pas dans le sens de la triarticulation.
Un troisième groupe se présente : l'OMC.
L'OMC (organisation mondiale du commerce) est le successeur de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). L'OMC n'est pas une institution spécialisée des Nations Unies et ne fait pas partie du système des Nations Unies, mais a conclu des accords et des pratiques de coopération avec les Nations Unies.
Sa nature, économique, semble indépendante de l'ONU, ce qui va dans le sens de la triarticulation.
Si l'UNESCO prenait son indépendance vis-à-vis de l'ONU, ce serait un pas positif vers la triarticulation.
Reste la question de l'ONU en elle-même, correspond-elle aux attentes de la triarticulation ?
La triarticulation, dans son premier geste, vise à séparer l'Etat unitaire en trois domaines : spirituel-culturel, juridico-politique et économique.
Or, l'ONU ne propose pas une telle séparation.
Au contraire, l'ONU propose une addition des forces politiques, en risquant ainsi de diluer la pulsation unique de chaque état.
En effet, l'Etat a toute sa place dans la triarticulation, s'il se restreint au domaine politique et juridique.
Chaque pôle juridique a ainsi une nature unique correspondant à l'âme du peuple.
Mettre en place un pouvoir juridique supra-étatique viendrait à uniformiser ces âmes du peuple et à perdre ainsi des caractéristiques précieuses et complémentaires.
Les Etats n'ont d'ailleurs pas besoin de l'ONU pour échanger.
La forme actuelle de l'ONU ne satisfait donc pas aux critères de la triarticulation et participe à la maladie de l'organisme social.
"L'ancien État unitaire [est] en tant que tel, quelle que soit sa constitution, sa structure, qu'il soit démocratie ou république ou monarchie ou n'importe quoi d'autre, s'il est État unitaire, s'il n'est pas divisé en trois, est le chemin vers l'incarnation ahrimanienne". (Rudolf STEINER GA 191, S.213.).
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