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Mois après mois et de manière de plus en plus aiguë crise après crise, nous voici chacun et chacune confrontés à la «question sociale». Pas moyen de l’évacuer. Pas moyen de «dormir», de faire comme si elle n’existait pas. Nous sentons bien que nombre de choses ne pourront plus « fonctionner » comme avant. Certains retours en arrière seront impossibles. Quelles formes allons-nous bien pouvoir donner ensemble à notre vie en commun ? Quelles formes sociales acceptables, viables pour tous et toutes, non pas pour toute l’éternité, mais au moins pour les temps proches à venir, pour les prochains mois et même années ? Ci et là, des idées nouvelles ou anciennes sont exprimées et fusent de toutes parts et dans toutes les directions, et proviennent de personnes issues de toutes origines culturelles, sociales et économiques. Elles sont évidemment convaincues du bien fondé de leurs propositions. Si vous pensez que la situation et l’évolution actuelles nous invitent individuellement, chacun et chacune, non seulement à nous mettre en une bien plus grande activité dans notre pensée, mais aussi à prendre plus de responsabilités pour élaborer les formes que nous voulons donner à notre vie en commun… ce qui signifie qu’il faudra aller au-delà de la répétition de tout ce que nous avons connu par le passé… alors il va falloir les chercher, les concevoir, co-élaborer ensemble et les mettre sur pieds nous-mêmes ces nouvelles formes ! Si vous êtes déjà engagés dans une telle démarche, vous aussi vous êtes en train de devenir des civiliens et civiliennes… le saviez-vous ? Quand il est écrit « les mettre sur pieds nous-mêmes ces nouvelles formes », cela signifie nous tous et toutes en tant que « société civile », entendue comme une vaste communauté qui nait à la fois de l’activité créatrice individuelle ET de la recherche commune, de la coopération entre tous les « civiliens ». Ce n’est pas une sinécure, certes, mais existe-t-il une autre voie ? Deux civiliens ont décidé de se jeter à l’eau. Ils vont se réunir régulièrement en webinaire. Ils sont décidés à chercher, creuser, et même à trouver (!) en direct et publiquement des pistes « civiliennes » pour contribuer à assainir la situation sociale, à construire un avenir sociétal sur des bases qu’ils espèrent plus saines, sans répéter continuellement les mêmes recettes du passé, et sans vivre dans l’illusion d’une solution parfaite valable pour toujours. Vous voici déjà prévenus : certaines pistes pourraient s’avérer décoiffantes…. Pour ces deux civiliens, qui vont s’exercer à cette dynamique (souvent) en direct et publiquement, reconnaissons qu’il s’agit d’une activité assez risquée, qui s’apparente un peu à pratiquer de la haute voltige. Mais ils ne seront pas seuls : vous pourrez envoyer des messages par chat à certains moments clé pendant "l’émission" ; et puis de temps à autres des intervenant(e)s seront invités au webinaire, notamment pour confronter les pistes émergentes à leur expérience et leur point de vue.
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Créer un parti politique pour revendiquer le droit à l’expérimentation sociétale ?
Chères Civiliennes et chers Civiliens, Lors de la rencontre civilienne n°13, tout à sa fin, une personne posait la question suivante : Serait-il judicieux de créer un parti politique pour revendiquer le droit à l’expérimentation sociétale ? Michel Laloux a alors exprimé l'idée suivante : un tel parti, s'il était créé, devrait être centré sur une mesure simple (on peut écouter ce passage sur Youtube ici : 2:03:32). Ensuite, sur Youtube à 2:06:44 il a exprimé que cette mesure simple pourrait se décliner en quatre points. En avez-vous déjà pris connaissance ? Si non, voici les quatre points ci-dessous extraits d'un texte de Michel Laloux portant le titre : "Démocratie Participative ou Évolutive ? Pour l’expérimentation d’une démocratie de la société civile". "(...) il faut, au niveau constitutionnel, une loi introduisant le principe d’expérimentation sociétale. Cette loi devrait porter sur quatre domaines : 1. Des services publics de la société civile Une expérimentation sociétale ne relève pas des intérêts privés. Elle touche à ce qui est d’intérêt général et sociétal. La loi devrait établir une procédure qui permettra de définir les domaines ouverts à cette expérimentation. Ceux-ci apparaîtront alors comme une nouvelle forme de services publics initiés et administrés par la société civile. Pour ce faire, nous avons besoin d’une définition claire, domaine par domaine, de ce qu’est un service public. Le fait de dire qu’un service public est un service réalisé par l’État est très insuffisant. Car nous n’avons même pas une notion consensuelle de ce qu’est l’État. Dans chaque cas, nous devrions savoir en quoi consiste le service public ; par exemple pour l’éducation, la santé, la monnaie, les infrastructures, l’énergie, les télécommunications, la police, l’armée, etc. Puis, nous devrions regarder quels sont ceux qui ont besoin d’une organisation unique et centrale et ceux pour lesquels la diversité est souhaitable, voire nécessaire ou même indispensable au bon fonctionnement de la société. Ceux-ci sont ceux que j’appelle les services publics de la société civile, en ce sens qu’ils peuvent être impulsés, de façons diverses, par des organisations non gouvernementales, tout en se conformant à des règles précises, selon des cahiers des charges, et avec des outils d’évaluations. 2. Un droit à l’expérimentation Il s’agirait d’établir une procédure permettant que, dans un cadre défini, des citoyens dérogent aux habitudes, aux pratiques gouvernementales et administratives, ou même à certaines lois françaises ou à des directives européennes, dans le but de permettre l’innovation sociétale. Le cadre devrait préciser les conditions à réunir, les limites et la durée de l’expérimentation, ainsi que les méthodes d’évaluations. Cette loi devrait également déterminer comment l’évaluation positive d’une expérimentation conduira à une redéfinition de la législation s’appliquant au domaine concerné et comment l’initiative pourra acquérir, par exemple, un nouveau statut de service public de la société civile. 3. Un Office d’Expérimentation Sociétale Son rôle consisterait à faciliter la reconnaissance des projets, l’attribution du statut expérimental et l’organisation de leur suivi. Cet office serait indépendant du pouvoir exécutif. Il serait géré par des organisations non gouvernementales. Dans sa forme et son organisation, il procéderait déjà de ce qu’il est censé aider à mettre en place. Il serait une première réalisation d’un service public de la société civile. L’Office d’Expérimentation Sociétale serait une interface indépendante entre le pouvoir exécutif et les citoyens. 4. Un Fond de Financement de l’Expérimentation Sociétale Dans le domaine de la chose publique, accorder un droit, sans donner les moyens nécessaires à sa réalisation revient à limiter, voire empêcher sa concrétisation effective. Reconnaitre un droit à l’expérimentation sociétale implique donc d’organiser l’attribution de fonds à la réalisation des projets expérimentaux. S’agirait-il de fonds publics ? Pour les projets qui n’ont pas un caractère privé et qui sont d’intérêt public, un financement public serait dans l’ordre des choses. Mais il serait sain que la société civile s’implique également, jusque dans le financement. On pourrait pratiquer un système de ce que les américains appellent les matching funds (financement en contrepartie): pour chaque Euro apporté par la société civile, l’État verserait un Euro. Ainsi les porteurs de projets devront montrer que ce qu’ils veulent faire rencontre un écho et est perçu comme nécessaire par un groupe de citoyens. J’ai ainsi esquissé ce que pourrait être une forme évolutive de transformation de la société, à partir des impulsions citoyennes. En y réfléchissant bien, on se rendra compte que ce qui vient d’être décrit procède d’un mouvement qui est en sens opposé à celui de la démocratie participative, laquelle consiste à participer à la continuation du pouvoir central. La Démocratie Évolutive va dans l’autre sens. La chose publique est remise, peu à peu, entre les mains du public, c'est-à-dire des organisations d’acteurs de la société civile qui veulent servir des intérêts publics et non privés (...)". Des civiliennes et civiliens se sentiraient-ils inspirés par ces propos, et voudraient-ils envisager de rédiger un projet de texte en vue de modifier la constitution, et sur cette base, créer un parti visant spécifiquement à promouvoir et à implémenter le droit à l'expérimentation sociale et sociale ? Stéphane Lejoly PS : Actuellement en France, la loi permet déjà de réaliser certaines expérimentations sociales. Toutefois ces expérimentations sont une émanations de certaines institutions publiques et non pas des civiliens. Pour plus d'explications, voir ici : En quoi consiste l'expérimentation législative locale ? Enfin, remarquons que même dans le cadre d’une expérimentation sociale, des initiatives civiliennes seront bloquées par le cadenas de la finance internationale ou de règlementations supra-nationales ! Outre l’expérimentation sociale, un deuxième outil est aussi nécessaire (ce que nous appelons le minimum vital de la démocratie) : le droit de référendum et le droit d'initiative populaire (ce propos est à écouter sur Youtube à 0:27:13).
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