La Chine est furieuse des signaux qu’elle observe au sommet de Vilnius concernant l’expansion potentielle de l’OTAN dans la région du Pacifique et dans son « arrière-cour » d’Asie du Sud-Est.
Mercredi, Pékin a promis une « réponse résolue » si l’OTAN venait à s’étendre aussi loin à l’est. La mission chinoise auprès de l’Union européenne a publié une déclaration cinglante à la suite du communiqué de l’OTAN publié mardi. « Le contenu du communiqué relatif à la Chine ne tient pas compte des faits fondamentaux, déforme volontairement la position et les politiques de la Chine et discrédite délibérément la Chine. Nous nous y opposons fermement et le rejetons », ont déclaré les diplomates chinois.
Plus précisément, le communiqué de l’OTAN indique que « la RPC utilise un large éventail d’outils politiques, économiques et militaires pour accroître son empreinte mondiale et projeter sa puissance, tout en restant opaque quant à sa stratégie, ses intentions et son renforcement militaire ».
« Les opérations hybrides et cybernétiques malveillantes de la RPC, sa rhétorique de confrontation et sa désinformation ciblent les Alliés et nuisent à la sécurité de l’Alliance », ajoute le communiqué.
La mission chinoise avait souligné dans sa réponse qu’elle s’opposait au « mouvement vers l’est de l’OTAN dans la région Asie-Pacifique », tout en avertissant que « tout acte mettant en péril les droits et les intérêts légitimes de la Chine entraînera une réponse résolue ».
Il est certain que Pékin suit également de très près la présence de quatre alliés régionaux des États-Unis, à savoir le premier ministre australien Anthony Albanese, le premier ministre japonais Fumio Kishida, le premier ministre néo-zélandais Chris Hipkins et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui ont tous participé au grand sommet de l’OTAN en Lituanie.
Depuis le mois de mai, Kishida a évoqué une future adhésion de son pays à l’OTAN, mais le projet d’ouverture d’un bureau de liaison de l’OTAN à Tokyo a été interrompu cette semaine.
« L’OTAN semble avoir mis de côté les projets d’ouverture d’un bureau de liaison à Tokyo, une proposition qui avait été discutée dans le cadre des plans de l’alliance militaire occidentale pour approfondir la coopération avec les partenaires de l’Asie-Pacifique, mais qui était fortement opposée par la Chine », écrit le Guardian mercredi, après qu’il n’y ait eu aucune mention du bureau dans le long communiqué.
Une phrase reconnaissant le bureau de liaison de l’OTAN aurait été incluse dans une première version du communiqué, et aurait survécu à de nombreux cycles d’édition, mais n’aurait pas été incluse dans la publication finale.
Compte tenu de la controverse qui fait déjà rage sur l’avenir de l’Ukraine au sein de l’OTAN (ou son absence), peut-être les alliés occidentaux n’étaient-ils pas prêts à faire face à la colère de la Chine à ce moment précis ?
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